18 mai 2020 - Interview par Daniel Zagury du Dr Vincent Mahé, faisant suite à la publication du 29 avril 2020 dans le Huff Post, « La bureaucratose, cette “maladie” qui ravage notre gestion du coronavirus »
Correspondance : Daniel Zagury
Cabinet médical, 25 rue du Rendez-vous, 75 012 Paris
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DZ. Cher Vincent Mahé, je tiens à vous féliciter pour vos travaux sur la « bureaucratose » [1], qui sont d’un intérêt majeur et d’une actualité brûlante. Nous, soignants du service public, avons alerté en vain l’opinion face au désastre de la psychiatrie publique. Le Covid a mis en évidence la faillite et le délabrement de l’État et a montré que la bureaucratose est une pathologie qui tue. La population a manifesté toute sa gratitude à l’égard des équipes de soins, dont les capacités d’adaptation, de réactivité, d’inventivité, de courage, ont forcé le respect. C’est dire toute l’importance de vos recherches. Je tiens à préciser que nous sommes tous deux des militants actifs du Parti D’en Rire (PDR) fondé par Pierre Dac. Cet engagement nous aide à survivre et à ne pas désespérer.
DZ. Question n°1. Quelle est votre légitimité pour vous être engagé dans cette recherche si féconde ?
VM. C’est en 1988 que j’ai découvert la psychiatrie dans le service du Pr Brion à Versailles. Mon intérêt pour cette discipline ne s’est jamais démenti depuis et, psychiatre des hôpitaux depuis 24 ans, je suis actuellement dans ma vingtième année d’exercice de chefferie de service. J’ai donc rencontré des dizaines de directeurs, chargés de mission, chef de projets et responsables de comités « théodules », tout en gérant 20 ans de pénuries diverses et variées. La première étape de mes recherches, non publiée, fut marquée par la découverte du « cycle de reproduction directoriale de 3 ans » composé d’une première année dite de découverte réjouie, caractérisée par l’expression de propos lénifiants en provenance des managers principaux (« vous faites un travail admirable dans des conditions difficiles, dites-nous ce dont vous avez besoin »), d’une seconde année dite de déception (« le résultat budgétaire est catastrophique, il va falloir faire des économies ») et d’une troisième année dite d’indifférence (« je pars bientôt, vous verrez avec mon successeur »). La répétition à l’infini de ce cycle m’a fait soupçonner l’existence d’une pathologie sous-jacente. Les centaines de réunions inutiles auxquelles j’ai assisté ont confirmé cette hypothèse et m’ont permis cette découverte majeure.
DZ. Question n°2. Vous évoquez une maladie nouvelle. Vous le pensez vraiment ?
VM. Il est possible que cette pathologie ait déjà existé dans le passé, mais elle était alors circonscrite et n’avait pas trouvé un terrain d’expression suffisamment favorable pour se répandre. Il apparaît évident que la modification de l’écosystème hospitalier a permis la prolifération des cas, ceci rendant à présent plus facile sa description. La réalité de ce syndrome me paraît difficilement discutable, étant de présentation extrêmement stéréotypée dans sa forme la plus grave, et survenant sur des personnalités antérieures pourtant très diverses. Cette convergence symptomatique constante est à mon avis une preuve solide de son existence, et la multitude de cas signalés depuis ma récente publication des critères diagnostiques, et ce, dans de multiples services publics, ne fait que confirmer sa pertinence clinique.
DZ. Question n°3. L’un des intérêts de vos recherches sur la bureaucratose, c’est qu’elles mettent lumineusement en évidence des analogies avec des cadres cliniques bien répertoriés, des proximités avec d’autres syndromes ou maladies. Je commencerai par la névrose obsessionnelle. Il est impossible de ne pas s’y référer devant votre description de la pensée magique, de la toute-puissance de la pensée, de la régression de l’acte à la pensée, du détaillisme, de l’idée que l’action sur le réel se réduit à l’obéissance à des injonctions normatives (recommandations, guide de bonnes pratiques, protocoles, procédures, programmes...). De même, vous décrivez admirablement chez les « bureaucratosés » l’infatuation, le mépris, l’arrogance, la fausseté du jugement, la psychorigidité, l’absence d’humour, la projection de la faute sur nous, la méfiance à notre égard... Quels sont les rapports entre bureaucratose et paranoïa ? Et enfin, à travers les formes cliniques Iznogoudistes et Placardophobes, vous abordez avec beaucoup de justesse la question du trouillomètre et du risque zéro ? Quels sont les liens entre bureaucratose et évitement phobique ?
VM. Je répondrai de façon globale. Il est vrai que la bureaucratose peut emprunter des symptômes cliniques à d’autres pathologies bien connues. Elle s’en distingue cependant très clairement par certains aspects. En premier lieu, aucune des pathologies que vous citez n’est contagieuse, alors que la bureaucratose l’est très clairement, ce qui en fait une pathologie véritablement unique. De plus, elle se distingue de la névrose obsessionnelle par l’absence totale de doute, d’interrogation, de souffrance, d’introspection et de culpabilité. La froideur émotionnelle du bureaucratosé est beaucoup plus absolue, marmoréenne, insensible et invincible. C’est pour cela que l’on peut dire qu’il n’y a pas de bureaucratosé heureux, ni malheureux d’ailleurs.
Pour ce qui est de la paranoïa, il s’agirait alors d’une paranoïa à géométrie variable, car si le malade bureaucratosé peut adopter des attitudes de type paranoïaque lorsqu’il est face à un exécutant, il se montre sous un jour inversé lorsqu’il est face aux plus hautes instances. C’est pour moi l’occasion de rendre hommage à la découverte inouïe de notre collègue Boris Cyrulnik qui a si magistralement décrit la « narapoïa » [2]. En effet, face à ses responsables, le bureaucratosé adopte une attitude typiquement narapoïaque, l’hypotrophie du moi se substituant à l’hypertrophie du moi, la psychomolesse se substituant à la psychorigidité, et la suggestibilité absolue remplaçant la méfiance.
La question est beaucoup plus délicate pour ce qui est de l’évitement phobique car la terreur est au cœur de la bureaucratose. Mais il s’agit d’une terreur très particulière basée sur deux postulats totalement inexacts. Le premier postulat est que les acteurs de terrain sont des êtres incontrôlables et irresponsables, animés d’idées bizarres, dispendieuses et dangereuses ; le deuxième est que le risque zéro existe. Il ne faut surtout pas se laisser abuser par les propos des bureaucratosés qui félicitent les acteurs de terrain et répètent comme un mantra que le risque zéro n’existe pas. Ils pensent exactement le contraire ! Il s’agit de dénégations, voire d’une préparation à une mise en accusation. En effet, une forme torpide de pétochardise reposant sur ces deux postulats, et qu’ils feignent d’ignorer, infiltre leurs actes et leurs pensées, et les pousse à vouloir contrôler ce qu’ils pensent incontrôlable. In fine, la proximité clinique entre la bureaucratose et les trois pathologies que vous venez de citer, ne fait que souligner l’extrême intensité de l’angoisse sous-jacente, ceci expliquant le recours à de multiples formes de défense. Quant à la peur et le risque zéro, j’y reviendrai.
DZ. Question n°4. Et le cancer ? De redoutables métastases bureaucratosiques ont été décrites chez les cadres infirmiers et chez les psychiatres, pas toujours très malins d’ailleurs. Certains en sont même venus à plus se préoccuper de se couvrir ou de se consacrer à la certification qu’à leurs malades...
VM. Cher ami, si les métastates ne touchaient que les soignants… je crains que vous ne mesuriez pas l’importance du phénomène endémique !… les centaines de témoignages que je reçois depuis la publication de mes travaux signalent des cas dans la plupart des services publics, tous corps de métier confondus, et même dans le monde du privé !
Pourquoi une telle contagion ? Comme je le soulignais dans mon article princeps, la contagion procède par mimétisme. Un premier cas, survenant au sein d’une chaîne de décision initialement saine, est à l’origine de la constitution d’un cluster ; au sein de ce cluster, la reconnaissance mutuelle entre bureaucratosés entraîne la constitution d’alliances solides (appelée connivence des médiocres), hautement résistantes à toute intrusion de la réalité ; puis cette alliance essaime son poison par l’usage de ses vecteurs bien connus : procédures, instructions, recommandations, etc… l’emprise mimétique est telle que ceux qui n’ont pas la force d’y résister se voient enrôlés de force. Toute la chaîne décisionnelle se trouve alors envahie par ce processus, de tout en haut à tout en bas, jusqu’aux misérables exécutants. Il ne reste plus qu’à se soumettre servilement pour éviter d’être exclu, puni ou stigmatisé comme étant un dangereux révolutionnaire fanatisé. Certains tentent de survivre par la flagornerie, à laquelle le bureaucratosé peut se montrer très sensible, mais le procédé commence à être éventé et ne résiste pas à la force des procédures normatives. La bureaucratose, c’est la servilité ou la mort… pour les autres.
DZ. Question n° 5. S’agit-il à votre avis d’une affection individuelle ou collective ? Vous insistez sur le fait que les bureaucratosés sont substituables. Mêmes discours, même jargon, même novlangue avec emploi du terme management tous les trois mots. On dirait qu’ils sont clonés, incapables de tenir un propos en première personne...
VM. Je pense que le meilleur modèle explicatif du fonctionnement du cluster bureaucratosique est le modèle de la secte. Mais ici, le Gourou est remplacé par le patient zéro, à présent disparu, mais dont la trace mnésique est toujours très présente dans leur inconscient collectif. Conformément aux processus observés au sein des groupes sectaires, les adeptes, à la fragilité identitaire certaine, convergent vers le syndrome bureaucratosique par imitations grotesques puis par identification massive. La personnalité originelle s’efface au profit d’une pseudo-identité bureaucratosique, lointaine copie du patient zéro, stéréotypée et vidée de sa substance originelle. Ainsi, un adepte peut remplacer l’autre sans que cela ne change quoi que ce soit.
DZ. Question n° 6. J’en viens à une question qui me tient à cœur : N’avons-nous pas affaire à une maladie nosocomiale ? Ce que j’appelle l’État pervers n’a-t-il pas inoculé le virus buraucratosique à ces malheureux ? L’État pervers, c’est celui qui, par électoralisme, pour paraître satisfaire tous les lobbies, fait semblant de ne pas voir que ses injonctions contradictoires sont sans solution sur le terrain, laissant ses agents désemparés, désespérés, parfois poussés au suicide quand on fait porter sur leurs épaules les conséquences de ces contradictions. Cher docteur Mahé, vous êtes trop jeune pour avoir connu un temps où l’humanisme régnait aussi là où la bureaucratose a tout envahi. Vous avez sans doute entendu parler de Marie-Rose Mamelet ou de Jean François Beauduret, parmi tant d’autres. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui que l’on ait pu travailler ensemble, eux parfois mieux que nous. Aujourd’hui, c’est le syndrome de Fabienne Thibault : « On est les uns contre les autres, », autre effet voulu par l’état pervers. Qui dit pervers, dit clivage...
VM. Je n’ai malheureusement jamais entendu parler des personnages que vous citez, certainement effacés de la mémoire collective des bureaucratosés. Mais j’ai pu constater une évolution péjorative dans les relations entre ces deux mondes, celui des exécutants et celui des supports, parfois auto-proclamés décideurs, et devenus de plus en plus antagonistes au fil des années. Un mur infranchissable s’est progressivement constitué entre eux, brisant l’alliance initiale, et justifiant parfaitement l’emploi que vous faites du terme clivage, dont vous êtes l’éminent spécialiste.
Le grand penseur contemporain Michel Colucci avait déclaré, dans un de ses célèbres discours aux accents prophétiques : « l’administration c’est : écrivez-nous de quoi vous avez besoin, je vous dirai comment vous en passer ». Cette formule visionnaire n’a fait que se confirmer des dernières années, puis s’est même effacée au profit d’une production d’oukases abstraites et contradictoires faisant référence à un monde imaginaire et non au monde réel. On ne nous demande plus ce dont nous avons besoin, on le sait à notre place. Le fanatisme bureaucratosique peut même pousser à vouloir tordre la réalité pour qu’elle puisse correspondre à des mythes frisant le délire imaginatif si bien décrit par Dupré. Ce délire bureaucratosique a pour thème l’existence d’un hôpital fictionnel auquel l’hôpital réel doit absolument correspondre, quel qu’en soit le prix à payer. C’est là que prend toute l’importance du critère « O » : « considère que la méconnaissance totale du terrain confère une hauteur de vue exceptionnelle confinant à l’extra-lucidité ». Et d’où cette triade surdité-cécité-mutité (critère n° 2) se caractérisant par des absences de réponses aux demandes des exécutants, quand celles-ci ne sont pas mises sur le compte de l’émotion ou d’une supposée vanité, ou des réponses sous forme de questionnaires, de propositions de commissions extravagantes, ou de réponses récurrentes sous la forme du « oui mais » qui veut dire non. Et si l’hôpital réel ne colle pas à l’hôpital fictionnel, ce n’est pas la faute d’une théorie forcément parfaite, c’est du fait des exécutants, dont l’usure et le découragement deviennent des preuves de mauvaise volonté, et constituent d’opportuns prétextes pour leur mise en accusation. Dans le même temps, la segmentation infinie des tâches, la dilution de toute décision dans des circuits d’une complexité inouïe, aboutit au fait que les bureaucratosés ne subissent jamais les conséquences de leurs décisions. La logique accusatoire a substitué la logique de support, la défiance à substitué la confiance, le monde des exécutants et celui des supports s’opposent au lieu de s’allier, d’où l’inefficacité totale du système. C’est de là que vient la fracture irréparable entre le monde des exécutants, qui doit tout assumer, et le monde des décideurs qui n’assume plus rien.
Bien évidemment cette évolution ne doit rien au hasard. La prolifération des cas de bureaucratose est liée à la modification de l’écosystème administratif, ceci soulignant le rôle du politique. Vous constaterez d’ailleurs certaines analogies, entre politiques et bureaucratosés, tels que le recours récurrent à la formule « je crois », au lieu de « je pense », la confusion entre prédire et prévoir, et la pensée magique. Politiques et bureaucratosés partagent les mêmes croyances et les mêmes mythes, et, tels des êtres primitifs, ils dansent frénétiquement autour du corps supplicié du simple exécutant, ligoté au grand totem de leur toute-puissance.
DZ. Question n°7. Si mon hypothèse est juste, cela a des implications thérapeutiques majeures : la bureaucratose ne serait pas structurelle mais processuelle et réactionnelle.
On pourrait donc les guérir, ces malheureux bureaucratosés ! Leur absence d’empathie, leur mépris, leur enfermement dans un ridicule langage abscons, leur perte de contact avec le réel... ne seraient qu’une défense destinée à leur permettre d’accomplir la besogne. Vous verrez, si un nouveau signal vient d’en haut, ils changeront ! On pourrait accélérer le processus de guérison et de réhumanisation avec des groupes thérapeutiques de dé-zombification. Qu’en pensez vous ?
VM. Je suis bien d’accord avec vous, il s’agit d’une pathologie acquise. On ne naît pas bureaucratosé, on le devient. La prise en charge devrait dépendre de la gravité du trouble. Pour les formes légères et pouvant surmonter leur déni, il convient de proposer des solutions convenant à leur fonctionnement. Des formations à la réalité ou des stages d’immersion en milieu humain pourraient ainsi s’avérer utiles. Pour les formes sévères, en revanche, des unités de débureaucratisation, sur le modèle des unités de déradicalisation (les deux phénomènes partageant de nombreux points communs), ou s’inspirant des méthodes de dé-zombification, pourraient être proposées. Pour les gestes barrières, la délivrance d’un livret d’accueil aux impétrants (intitulé : « Savoir entendre et voir ») pourrait s’avérer utile.
Mais tout cela ne sera d’aucune utilité si l’écosystème ne change pas. De nouveaux cas apparaîtront et viendront substituer les cas guéris ou les exposer à la recontamination. Il convient donc, en premier lieu, de modifier de façon radicale cet écosystème par le biais d’une restructuration globale au profit des fonctions dites « exécutives ». Cependant, je crains que la prise de conscience collective, indispensable à toute évolution, ne soit difficile. Alors que les pouvoirs publics envoient au front des soignants habillés de sac poubelle et de masques de plongée, certains préfèrent célébrer le génie français plutôt que de constater que les moyens mis à disposition sont dignes d’un pays sous-développé. Déjà les thuriféraires officiels se pressent pour nous expliquer que la déclinologie n’est pas une science exacte et pour nous annoncer des avenirs radieux, avec les moyens du passé, et quelques commissions en plus.
DZ. Question n° 8. Enfin, je tiens à vous dire toute mon admiration pour la découverte majeure du patient zéro de la bureaucratose. Vous êtes allé jusqu’au bout des investigations de la science !
VM. C’est en étudiant les nombreux scandales sanitaires qui ont émaillé la vie de notre système de santé (que le monde entier nous envie), que je pense l’avoir découvert. Les moins jeunes d’entre nous se souviennent certainement de cette époque où les ministres de la Santé commençaient à être subrepticement substitués par des ministres du Trou de la Sécurité sociale. Ils se souviennent certainement de l’expression « responsable mais pas coupable », prononcée à l’époque du scandale du sang contaminé. Je suis convaincu que le patient zéro, issu du monde des supposé décideurs, fut traumatisé par cette formule, non pas du fait du drame humain qui s’était joué, mais du fait de son ambiguïté insupportable. Ce serait alors « ni responsable ni coupable », et donc le risque zéro pour lui et ses semblables. D’où ce repli vers des théories abstraites supposément parfaites, un repli victimaire en cas de critique, et cette profusion de recommandations contradictoires, parfaite incarnation de la défausse échevelée et inorganisée sur les exécutants. Et au cœur de tout cela, une quête secrète, mystique, à la recherche du St-Graal du bureaucratosé, la fameuse et légendaire « procédure des procédures », la procédure qui permet de construire parfaitement toutes les autres procédures, le mode d’emploi universel, la procédure qui contrôle tout. Disposer du pouvoir absolu pour ne rien en faire, tel est le projet secret du bureaucratosé.
Conclusion. Merci mille fois et bravo ! Compte tenu de l’importance de vos travaux, vous devriez les présenter au prochain congrès de l’Anencéphale. Continuons de militer au Parti d’En Rire. Cela nous sauvera.
Liens d’intérêt
L’auteur déclare ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article.
Références
1. https://www.huffingtonpost.fr/entry/la-bureaucratose-cette-maladie-qui-ravage-notre-gestion-du-coronavirus_fr_5ea81f9dc5b6a741e495e5cf?utm_hp_ref=fr-politique Huffington Post, 29 avril 2019
2. Cyrulnik B. Premiers écrits sur la narapoïa. Psychiatries 1983 ; 56 : 65-68.