1^er avril 2020 - Les pistes de recherche thérapeutique

Correspondance : Philippe Casassus
PU-PH émérite de Thérapeutique, Université Sorbonne-Paris Nord

Mots clés : COVID-19 ; traitement ; activités de recherche [COVID-19 ; therapy ; research activities]

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Introduction

Une équipe de pharmacologues indiens a recensé les diverses options possibles offertes aux chercheurs pour trouver un traitement efficace contre le COVID-19 [1]. Leur nombre est impressionnant et de très nombreux essais ont déjà débuté en Chine. Nous les listons ici.

L’étude

Une étude des diverses bases de données a permis d’identifier (dans un total de 122 articles) sept cibles majeures concernant ce virus (figure 1) : la protéine de pointe (sur laquelle pourraient être dirigés des anticorps monoclonaux), la protéine d'enveloppe, la protéine de membrane, la protéase, la protéine de nucléocapside, une hémagglutinine estérase et une hélicase (dont les inhibiteurs paraissent aujourd’hui trop toxiques). Pour toutes ces cibles, l’idée d’un médicament peut être envisagée.

Cibles du coronavirus

Figure 1
Cibles du coronavirus. D’après Prajapat M, Sarma P, Shekhar N, Avti P. Drug targets for corona virus: A systematic review. Indian J Pharmacol 2020 ; 52(1) : 56-65.

Parmi les autres stratégies, il y a la modification du pH intracellulaire : le virus a besoin d’un pH acide, ce qui pourrait être combattu par un traitement comme l’amiodarone (ce que fait aussi la chloroquine).

Parmi les agents pharmaco-thérapeutiques en cours d'évaluation, on peut citer : la vitamine C à haute dose, le favipiravir, l'adalimumab, la dihydro-artémisinine pipéraquine, le léflunomide, le dipyridamole, la chloroquine ou l'hydroxychloroquine, la suramine sodique, le lopinavir/ritonavir (inhibiteur de protéase) et l'arbidol (umifénovir) et l’interféron-α2b.

D'autres agents en cours d'évaluation sont issus de la médecine traditionnelle chinoise : les particules de Huo-Shen, l'injection de Xiyanping, l'injection de Shen-Fu, etc. L'utilisation de cellules souches est également évaluée fréquemment.

C’est actuellement, en Chine, quelque 233 essais cliniques qui ont débuté…

Pour la pratique

Les pistes biologiques ne manquent pas. Mais il faut bien garder à l’esprit qu’il y a un fossé entre efficacité in vitro – et même chez l’animal – et in vivo. Il n’empêche que de très nombreuses équipes dans le monde se sont mobilisées, y compris pour des études cliniques internationales, ce qui donne l’espoir au moins d’être davantage prêt à affronter ce type d’infection dans le futur…

Liens d’intérêts

L'auteur déclare n’avoir aucun lien d'intérêt en rapport avec l’article.

Référence